thailande Il y a plusieurs Thaïlande. Tout d’abord, Bangkok, plus de 12 millions d’habitants, mégapole hyperactive et monstre urbain où l’on se perd avec plaisir. Puis le Sud, ses îles, ses plages et ses rocs jaillis de la mer, sa cuisine plus épicée, sa mentalité un peu différente et ses influences musulmanes. Enfin, le Nord, Thaïlande profonde, originelle avec ses anciens royaumes fondateurs, son rythme de vie détendu, ses temples bouddhistes, sa terre fertile... Trois Thaïlande donc, physiquement et culturellement différentes. Cependant, d’un bout à l’autre de la Thaïlande se retrouvent les qualités nationales : une forte identité, le Siam n’ayant jamais été colonisé et ayant développé des arts, une culture et même un alphabet propres. Un sens aigu des conventions sociales et de la politesse, beaucoup de pudeur aussi, de calme et de dignité. Une forte religiosité et, conjointement, une quasi-vénération pour la famille royale, élue de Dieu (critiquer ouvertement le roi est passible de poursuites !). Enfin, pas mal d’humour, et un solide appétit, de tout, de plaisirs surtout – Thaïlandais épicuriens, toujours prêts à faire la fête, à bien manger et à bien boire. Malheureusement, l’esprit mercantile et l’afflux touristique ont pu dénaturer par endroits le caractère aimable des Thaïlandais. Du coup : bandes côtières saccagées, transformation des sites privilégiés en ghettos à touristes, hausse des prix, rentabilité prenant le pas sur le service, etc. Cela dit, Muang Thai (étymologiquement, « le pays des hommes libres ») reste l’un des derniers pays au monde à réunir tant d’ingrédients de qualité pour réussir la recette des vacances idéales : bungalows de bois sur plages somnolentes, vastes rizières et collines couvertes de jungle, traditions vivaces, businessmen speedés et tribus ancestrales, cuisine raffinée et variée à des prix (encore) dérisoires.